Le Vietnam est une bande de terre étroite dont la forme rappelle la lettre S.
Situé au centre de l’Asie du Sud-Est, en bordure orientale de la péninsule indochinoise, il partage des frontières avec la Chine, au nord, le Laos et le Cambodge, à l’ouest. Il s’ouvre sur la Mer d’Orient à l’est et sur le Pacifique au sud. Le Viêt-nam, au cours de sa longue histoire, a toujours cherché à s'étendre vers le Sud, tout en se défendant des visées expansionnistes de son puissant voisin du Nord, la Chine. Son unité nationale s'est forgée au terme d'une histoire jalonnée de guerres, de conquête ou de libération, dont les dernières - qui se sont étendues sur une période de trente ans (1945-1975) - ont été particulièrement ravageuses pour les populations civiles.
Les premiers peuplements:
Les premiers Vietnamiens habitent le Tonkin, à l'intérieur de grottes, dans la région de Lang Son. On a retrouvé les traces (dents et os crâniens) d'un homme vivant de chasse, de cueillette, de pêche, utilisant des instruments de pierre travaillés sur une seule face (culture de Hoa Binh). On sait qu'il chiquait le bétel et qu'il se tatouait le corps.
D'origine mélano-polynésienne, ces premiers habitants seront chassés par d'autres hommes, d'origine austro-asiatique, venus de Chine deux mille ans avant notre ère, qui apporteront la technologie du bronze. Cette civilisation du bronze dite dôngsonienne (du nom du site de Dông-Son) représente la première manifestation artistique du pays avec de nombreux « tambours de pluie » qui seront exportés jusqu'en Indonésie et en Nouvelle-Guinée. Une confédération pluri-ethnique se regroupe autour du golfe du Tonkin, dès le VIIe siècle avant J.-C., sous le nom de Van Lang. Cette fédération est annexée trois siècles plus tard et devient le royaume de Au Lac, avec pour capitale Lao Tanh (la cité de la conque), sur le site de Cô-Loa au nord de Hanoi.
La protection impériale de la Chine:
En 111 avant notre ère, l'empereur de Chine Wou-Ti, de la dynastie des Han, s'empare du pays et le divise en trois commanderies sous la protection de gouverneurs locaux. L'occupation se veut, au départ, très libérale ; on y adopte les méthodes de culture du riz, d'élevage, de constructions de digues contre les inondations tandis que lettrés et moines introduisent les sciences, la médecine et surtout les grandes pensées philosophiques issues du Confucianisme, du Taoïsme et du Bouddhisme.
En 43 de notre ère, les héroïques s'urs Trung prennent la tête d'une révolte contre
l'occupant. Les Chinois rétablissent l'ordre pour transformer leur protectorat en une vaste sinisation du pays. Tandis que le Tonkin devient une véritable province de « l'Empire du milieu », des petits royaumes indianisés tels le Châmpa (centre Vietnam) et le Fou-Nan (sud Vietnam) se constituent, suite au développement de relations maritimes entre l'Inde et l'Asie du Sud-Est. Au début du Xe siècle, à la chute de la dynastie Tang (618-907), le pays accède à une indépendance bien fragile. En 968, Dinh Tiên Hoang crée le Dai-Viêt et réalise une première unité du pays sous la forme d'un royaume.
Les grandes dynasties vietnamiennes:
La dynastie des Dinh est remplacée dès 980, par celle des Lê antérieurs. Il faut attendre l'arrivée du Ly Thaï Tho, fondateur de la dynastie des Ly (1009-1225) pour que le pays retrouve sa stabilité. Les Ly s'engagent dans une campagne de conquêtes extérieures au détriment du Champa qui doit déplacer régulièrement sa capitale plus au sud.
La dynastie des Tran (1225-1400) réussit à se couvrir de gloire en infligeant, par trois fois, une défaite aux Mongols. En 1400, un haut dignitaire, Ho Quy Ly, s'empare du trône mais sous prétexte de rétablir l'héritier des Tran, les Chinois placés sous l'autorité des Ming (1368-1644) réoccupent empiriquement le pays.
En 1418, un général prend la tête de la révolte, il lui faudra dix ans pour reconquérir tout le territoire ; il chasse les Chinois et fonde, en 1428, la dynastie des Lê qui restera sur le trône jusqu'en 1769. Cette nouvelle dynastie poursuit la politique d'extension territoriale menée précédemment par les Tran. Les Chams continuent à être exterminés sous les ordres de Lê Thanh Tông. Ce dernier divise le pays en douze provinces, fixe la hiérarchie des Mandarins, remet à jour les Annales de l'Annam, commencées sous les Tran. Le XVIe siècle est troublé par de nombreuses révoltes et jacqueries. L'inexorable expansion territoriale vers le sud a pour contrepartie malheureuse la division du pays. Une rivalité oppose les Trinh « seigneurs du Nord » au Nguyên « seigneurs du Sud » placés de part et d'autre du 17e parallèle.
Après de dures guerres ininterrompues entre 1627 et 1672, les Tonkinois battent en
retraite, les Nguyên transfèrent la capitale à Hué au centre du pays. Maîtres de la plus grande partie du Vietnam, les Nguyên gouvernent au nom des Lê et ouvrent leur pays à l'Europe. Les premiers comptoirs européens sont fondés alors que les missionnaires catholiques commencent l'évangélisation du pays.
La colonisation française:
L'immixtion des amiraux français dans le domaine politique suivie d'interventions militaires à l'intérieur des frontières de la nation, allait aboutir à la signature des traités de 1862 et 1874 plaçant le Viêt-Nam sous le tutelle de la France.
Le royaume de feu l'empereur Gia-Long fut intégré dans une entité géographique appelée « Indochine Française » englobant deux autres pays : le Cambodge et le Laos.
Pour des raisons de commodité administrative, le Viêt-Nam était aussitôt scindé en trois parties : le Tonkin au Nord, l'Annam au Centre et la Cochinchine au Sud. Tandis que la Cochinchine était directement gouvernée par les autorités françaises en tant que colonie, le Tonkin et l'Annam, devenus protectorats français, conservaient une certaine autonomie incarnée par un empereur, descendant des Nguyên, qui détenait un pouvoir plutôt symbolique.
Cette abdication de la souveraineté notionnelle devait entraîner les patriotes vietnamiens dans une lutte sans répit contre la France, lutte concrétisée par de nombreux et fréquents soulèvements armés à travers tout le royaume.
Il fallut cependant attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir le Viêt-Nam accéder à l'indépendance à la faveur de la conjoncture internationale.
La lutte pour l'indépendance:
- Le 6 mars 1946, la France et « l'oncle Hô » signent un accord
reconnaissant le Vietnam libre, à condition qu'il adhère à l'Union Française et qu'il continue à faire partie de la Fédération Indochinoise.
- Le 4 juin 1954, le Gouvernement de la République Française avalisait juridiquement l’indépendance du Vietnam, lequel, par voie de consequence, recouvrait légalement à cette date ses frontières historiques, telles qu’elles figuraient dans les relevés topographiques officiels de 1862.
- En 1968, une vaste offensive Viêt-Cong (dite du Têt) aboutit en 1969 aux pourparlers de Paris. Le président américain Nixon décide d'un désengagement militaire et se rend à Pékin en 1971. Le Viêt-Cong franchit le 17e parallèle en 1972. Un nouvel accord est signé à Paris en 1973, mais les combats se poursuivent. Au printemps 1975, les villes du Sud Vietnam tombent comme des fruits mûrs aux mains des petits hommes au casque vert, dans une confusion générale. Saïgon est prise le 30 avril ; les collaborateurs ou sympathisants du régime sudiste prendront la route des camps de rééducation, d'autres quitteront leur pays par hélicoptère ou par bateau.
- Le 2 juillet 1976, la réunification du pays sera officialisée.