Le culte des ancêtres au Vietnam

Au Viêt-Nam, chaque maison possède un autel qui permet d’assurer le souvenir des ancêtres sur quatre génération, quand ce n’est pas pour « rentrer en contact » avec eux.
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Brève introduction au culte des ancêtres au Vietnam

Le culte des ancêtres, appelé tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên au Vietnam, remonte à la culture Dong Son (Ier millénaire av. J.C.), voire à la culture pré-Dong Son. Socle originel de la communauté nationale vietnamienne, il représente un facteur d’unicité, de cohésion familiale et sociale, pour un peuple qui a réussi au fil de sa longue Histoire, à concilier un large spectre d’influences religieuses, philosophiques, culturelles et politiques.
Cette pratique de vénération des ancêtres via un culte rendu par leurs descendants n’est pas spécifique à l’Asie orientale puisqu’on la retrouve également dans certains pays d’Afriques et d’Amérique du Sud. Quelle que soit la latitude, le culte des ancêtres se rapporte à l’unité du clan, de la famille, grâce à sa cohésion sur la terre nourricières et aux récoltes qu’elle peut produire.

Le culte des ancêtres au Vietnam, un bref survol historique

Le culte des ancêtres repose sur la conviction que l’âme d’un défunt survit après la mort et qu’elle se donne alors pour mission de protéger ses descendants, mais aussi de les réprimander si nécessaire. Il n’y a donc pas de séparation entre le monde des vivants et celui des morts, les deux étant interconnectés par un ensemble de conscience, de symboles et de rituels.
Dang Nghiem Van, spécialiste vietnamien des religions, soutient l’idée que toute nation possède une religion nationale, indépendamment des traditions étrangères qui s’y seraient greffées et assimilées. Ainsi, le culte des ancêtres est-il très souvent associé aux croyances bouddhistes, aux pratiques taoïstes ou encore à la doctrine confucéenne. Alors même que ce culte ancestral existait bien avant l’apparition de tous ces préceptes. On en conclut que le culte des ancêtres est la religion nationale du Pays du Dragon. Et puis, mille ans de colonisation chinoise et les influences de l’Inde – via le bouddhisme - ont infusé dans la culture vietnamienne cette fidélité au Sang, cet invisible lien qui relie la Terre au Ciel.
Notons que culte est ici employé au sens large : le rituel du culte aux ancêtres peut s’adresser au niveau de l’état, avec ses hommes d’honneur et de vertu (on pense ici notamment aux rois Hung). Il peut se pratiquer en direction du village, avec ses génies tutélaires et ses habitants vertueux ayant œuvré pour sa prospérité et sa sécurité. Et enfin, le culte aux ancêtre peut se pratiquer à un troisième niveau, celui de la famille et ses aïeux défunts.
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Le culte des ancêtres, une éthique

Le culte des ancêtres, c’est une éthique, un devoir avant tout . Mais qu’on ne s’y trompe pas : on ne peut saisir la culture vietnamienne et donc la hiérarchie familiale, sociale, nationale, qu’en percevant le monde selon les croyances populaires traditionnelles des Vietnamiens. En particulier qu’il existe une constante interaction entre le monde visible et le monde invisible. Il faut voir la terre comme étant peuplée d’individus en chair et en os, plus ou moins vivants, hébergeant également dieux et génies, esprits bienveillants (dont font partie les ancêtres) ou au contraire malfaisants, qu’on prendra soin de redouter. Lors de votre prochaine aventure au Vietnam, vous ne manquerez pas de remarquer un autel spécial, posé à même le sol, sur lequel reposent offrandes et encens, en l’honneur du génie de la boutique, échoppe, atelier… Il n’est pas une profession qui n’ait son génie tutélaire. On ne confondra surtout pas avec l’autel des ancêtres, situé, quant à lui, toujours au point le plus en hauteur de la maison.

Le culte des ancêtres, un élément de cohésion familiale

Vénérer les ancêtres, les membres de la famille, c’est témoigner d’un respect, d’un attachement, d’une reconnaissance envers nos anciens, tels qu’on le témoignait de leur vivant et tel qu’eux-mêmes le témoignaient envers leurs aieux. Une famille, un clan, est unit par le lien intergénérationnel de la piété filiale. Ce lien se retrouve de l’autre cûté dans le rituel du culte aux ancêtres. On est ici plus sur des pratiques que sur des croyances. Ou pour être plus précis, sur un ensemble de croyances se matérialisant par des pratiques rituelles - anniversaires, rites funéraires, rites de deuil, de mariage – dont bien entendu fait partie le culte aux ancêtres. En outre, il faut bien garder en tête que par cet ensemble de croyances et de pratiques ritueliques, chaque individu est lié non seulement aux membres d’une parenté encore vivante mais aussi aux ancêtres décédés. En fait ces nombreux rituels et cérémonies sont facteurs de cohésion familiale, mais aussi sociale et nationale. Peut-être même avec une dimension initiatique que nous laisserons ici aux érudits le loisir débattre.
Rapidement, disons que la structure familiale vietnamienne s’articule de façon clanique, suivant un schéma patriarcal et un système de parenté patrilinéaire. Autrement dit, tous les descendants d’un ancêtre commun d’au plus 4 génération en arrière, appartiennent au même clan (le ho, ou le toc, en vietnamien). Tous les membres du clan portent le même nom de famille. Le chef du ho est l’ainé ; c’est lui qui détient l’autorité sur tout le clan, œuvrant à la cohésion entre tous les membres. Sans oublier qu’il est également responsable du respect du culte des ancêtres et de l’entretien des sépultures. A ce titre, il est le gardien du gia pha, ce registre généalogique qui est en quelque sort la mémoire écrite du clan et de ses membres.

Le culte des ancêtres de nos jours

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Malgré la modernisation, le ho est toujours la structure familiale de référence et notamment pour tout ce qui est identification des ancêtres.
Cependant, la période contemporaine voit une nette évolution, où l’individualisme prend une place de plus en plus marquée, sans toutefois s’éloigner du culte des ancêtres. Cependant, nos temps modernes délaissent de plus en plus la notion de clan au profit des Gia, c’est-a-dire des familles qui réunissent les plus proches parents sous un même toit. On voit donc de nos jours l’autorité s’exercer par le chef de famille (Gia Trung), l’autorité du chef de clan devenant chose de plus en plus symbolique. Par contre, ce dernier reste le fidèle gardien du culte des ancêtres.
Plus prosaïquement, le culte des ancêtres est reconnu par le Code de la famille (1995), qui revoit que lors d’une succession, une part du patrimoine familial doit être réservée aux biens culturels et ne peut donc être partagée.
Et enfin, comment ne pas citer le Têt du Nouvel An Lunaire ? Chaque année, c’est la même frénésie, voire la même ferveur, dans la préparation de l’arrivée du premier jour de la nouvelle année. Quelle que soit la classe sociale ou l’appartenance religieuse, chacun décorera sa maison de branche de fleurs de prunier pour chasser les mauvais esprits, cuisinera le fameux (et délicieux) Banh Chung (un gâteau de riz gluant,  fourré à la viande)… Et puis vient le grand soir où chaque famille se retrouve dans la pièce principale de la maison. Se prosternant et s’inclinant plusieurs fois devant l’autel, le chef de famille convoque les défunts à participer aux réjouissances en compagnie des vivants. Le surnaturel rejoint le quotidien, le sacré rencontre le profane
Sachez enfin que les festivités organisées pour le premier anniversaire d’un enfant débutent toujours par culte aux ancêtres. De même, le mariage des enfants – symbole de la continuité de la lignée familiale et du culte – demande aussi une observation très stricte de rituels bien précis, notamment en faisant part de la bonne nouvelle aux ancêtres.

Le culte des ancêtres, essence de la culture vietnamienne

Malgré les invasions, les colonisations, les guerres, le boom économique spectaculaire de ce pays à tendance marxiste-léniniste, le cœur du Vietnam continue de battre au rythme de rites ancestraux, de croyances millénaires se nourrissant des multiples influences extérieures. Cette antique vibration s’exprime selon trois états :
- Spirituel, dans sa préparation à la vie dans l’au-delà,
- Biologique, sur la base d’un renouvellement générationnel
- Social, dans ses pratiques sociales régulières notamment par des cérémonies et des rites
On ne peut nier l’évolution de la société, avec en particulier cette tendance à vouloir copier les mœurs des pays occidentaux sans les passer au filtre du discernement. Cette évolution peut elle mettre a mal le culte des ancêtres ? Paradoxalement, les rituels du culte des ancêtres contribuent à maintenir la morale traditionnelle vietnamienne en rappelant les faits et mérites des ancêtres. Certains érudits ont pu même parler d’antidote à un ethnocide plus ou moins avèré. Dans ce monde tiraillé entre mondialisation et retour aux sources, entre appât du gain et prise de conscience écologiste, la tradition plurimillénaire sera-t-elle à tout jamais l’ultime planche de salut ?

 
Escapade hivernale - 21 jours

L’hiver est le moment idéal pour visiter le Vietnam. Le climat y est frais, sec et agréable, les températures sont en moyenne de 17 à 22°C. Au cours de ce circuit vous pourrez visiter les sites phares du pays ainsi que des trésors moins connus du grand public. C’est également la période idéale pour visiter l’idyllique île de Phu Quoc où vous pourrez profiter des magnifiques plages de sable blanc. Laissez-nous vous emmener dans une aventure à travers la campagne et les villes qui créent l'incroyable paysage du Vietnam.

Theme: Voyages Authentiques
: Daily
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Suitable:
Pèlerinage à la Pagode des Parfums - 1 jour
5 reviews

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Theme: Courtes escapades
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Suitable: Groupe
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Theme: Histoire & Culture
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Destination: Danang - Hoi An - Hue
Suitable:
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